Une idée, un concept, des emplacements, du matériel… c’est bien. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut être terre à terre, dans la création d’entreprise, le nerf de la guerre, c’est avant tout l’argent !
Alors, oui, alors, vous me direz que sans argent, on peut créer.
Loin de moi l’idée de dire le contraire… J’ai même, par le passé, ouvert ma première entreprise avec un découvert autorisé de 250€ pour acheter mon premier fond de roulement…. !
Mais, il y a des projets qui ne peuvent vraiment pas s’en passer. C’est la cas du mien. Même si dans un premier temps j’ai décidé d’utiliser la majeure partie de mon matériel de cuisine et de pâtisserie personnel, il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas suffisant. Il ne s’agit pas de nourrir 5-6 personnes matin, midi et soir. mais plutôt d’envisager la restauration de minimum 25 personnes tous les midis, (voir même plus, bien sur !), 5 à 6 jours sur 7. Sans parler des prestations traiteur privées et des foires/salons…
Il faut donc penser à financer dans un premier temps :
* Le camion : une base d’occasion pour commencer, un aménagement et le matériel professionnel que l’on va utiliser au quotidien ; four, plaques, frigos, plancha… Je n’ai pas voulu lésiner sur la qualité des matériels professionnels. La plupart sont achetés neufs. Ils vont devoir me suivre plusieurs années sans faillir.
* Le petit matériel : sauteuses, poêles, casseroles et gamelles divers, cercles, moules, spatules, cuillères et autres louches… : beaucoup de récupération et comme je le disais plus haut, j’ai du matériel personnel à amortir 😉
* Il est aussi important de prévoir des fonds pour la création administrative de la société. Monter une entreprise individuelle ne coute presque rien, par contre pour une sarlU ou une sasU, ce n’est pas la même et il est important de prévoir entre 1000 et 1400€.
* Les frais de banque divers et très variés, le matériel de CB, les frais de garantie si vous demandez un crédit important à votre banque, l’assurance du camion pour la première année, les premiers stocks d’emballages, de marchandises…
Il y a une chose que je n’avais pas calculé dans mon business plan initial :
* L’identité graphique de l’ensemble du projet : C’est en avançant dans cette création que je me suis rendue compte que c’était loin d’être facultatif ! Cela m’a semblé de prime abord peu nécessaire mais honnêtement, au fur et à mesure de mes lectures, j’ai du me rendre à l’évidence : pour ce type précis de projet, avoir une identité visuelle bien définie est vraiment indispensable. Si vraiment l’argent est un souci, on peut envisager de le faire plus tard, mais si cela est possible, il me semble important de le faire avant même d’avoir commencé à travailler « vraiment ».
C’est là que l’on voit l’importance du business plan. Autant en le faisant j’avoue que cela m’avait légèrement gonflée, autant en avançant dans le projet de façon concrète, avoir un business plan détaillé et complet c’est avéré indispensable. Il est important d’en parler autour de soi afin de recueillir les avis de la famille, des amis, des collègues… Le BGE m’a bien aidé en cela aussi. Me faire accompagner afin d’avoir des avis extérieurs, a été pour moi, une réelle chance.
Donc pour en revenir au sujet de base, une fois que l’on a fait le tour des besoins en financement(s), il faut bien sur faire le tour des ressources possibles. C’est souvent là que les choses commencent sérieusement à se compliquer…
Economies personnelles, banques, financement participatif, aides à la création d’entreprise, fondations … Il faut vraiment faire le tour de toutes les possibilités. Et là encore, ça prend du temps ! Beaucoup de temps !
J’ai rencontré quatre banquiers de quatre établissements différents. Le premier m’a reçu en 20mn chrono. Il a trouvé le projet « chouette » mais il m’a envoyé balader car je n’avais pas 30% de fonds personnels en apport. Gloups :/ Le second a été intéressé mais dubitatif. Il souhaitait attendre que les organismes d’aide à la création se prononcent avant d’envisager de remplir quoique ce soit. Le troisième a été très intéressé. Il m’a reçu durant 1h45. A commencé à remplir plein de paperasse. M’a posé plein de questions. J’ai enfin eu la sensation d’être prise au sérieux de que mon idée n’était financièrement parlant pas si loufoque que cela…. et le quatrième c’est carrément montré enthousiaste ! En sortant de son bureau, je savais que c’était avec CE conseiller là que je souhaitais travailler et donc forcément cette banque… ce qui tombait bien… c’était déjà « notre » banque ! lol !
Il a quand même fallu attendre que les organismes d’aide à la création d’entreprise se prononcent favorablement avant de pouvoir commencer à instruire un quelconque dossier de demande de prêt… 🙁
Et donc… Il y a eu juillet et août… puis septembre….puis octobre…